Choki MOTOBU est Né dans le village d'Akahira à Shuri, l'ancienne capitale d'okinawa dans une famille noble des Ryûkyû en février 1871. Son père, MOTOBU Chôsin, était un aji (seigneur) descendant d'un des 6 fils du 1er roi d'Okinawa et sa famille était depuis plusieurs générations les gardes du corps personnels du roi. (il fut contemporain du dernier roi d’okinawa : Sho taï qui règna de 1848 à 1879) Lorsque la famille MOTOBU, lors d’une démonstration pour trouver l’école la plus efficace, dans le but de choisir celle qui assurerai la sécurité du roi avait présenté sa pratique, le Maître d’Armes qui présidait à la démonstration l’avait appelée : « l’école qui frappe jusqu’à la moelle des os ».
Choyu Motobu, en tant que frère aîné, a été éduqué et choisi pour perpétuer la tradition martiale de la famille, et bénéficia de l'éducation et des privilèges du à sa position dans la fratrie. Choki Motobu, n’étant que le troisième fils de la famille, il n'a reçu aucun des enseignements poussé de son frère.
Cependant, doté de qualités physiques assez exceptionnelles, il n’eut qu’une ambition : celle de devenir l’homme le plus fort d’Okinawa. Il avait pour habitude de se rendre dans le quartier des divertissements de Naha, le célèbre quartier Tsuji et de se battre. Cette zone était bien connue pour ses combats de rue et MOTOBU y a acquis une expérience précieuse.
Le Maître MATSUMORA Kosaku de Tomari, acceptera tout de même de le prendre comme élève malgré sa réputation eut égard à son insistance et au rang de sa famille, mais ne lui enseignera que Passaï et Naïfanchi et rien d’autre. MOTOBU « volera » les Bunkaïs et les techniques de combat de son Maître en épiant les cours qu’il donne à ses disciples. Il travaillera ensuite avec ITOSU Ankho le principal Maitre du Shuri-te, TOKUMINE Peichin, WISHINZAN du Naha Te, T’ONG HI HING du Hsing I Chuan. Il est donc très loin du combattant inculte, grossier et autodidacte que certains ont bien voulu nous décrire.
Il avait un grand nombre de détracteurs (dont FUNAKOSHI Gishin) de part, son tempérament coléreux et son absence de culture japonaise (il ne parlait qu’Okinawaien). Il lancera des défis à qui veut les relever (une bonne cinquantaine) jusqu’à ce qu’il soit reconnu comme le combattant le plus redouté d’Okinawa vers 1900.
Arrivé au rang de Maitre, il élabore son style de combat qu’il nomme MOTOBU RYU KENPÔ KARATE ou MOTOBU HA KOSHÔ RYU KENPÔ KARATE, style qui se caractérise par la position NAIFANCHI DASHI, une garde relativement haute et naturelle, une interprétation très libérale du IKITE (il en existe en fait neuf), une prédilection pour le corps à corps, des déplacements d’une grande fluidité qui lui voudront le surnom de « MOTOBU SARU » « SARU =) singe », la recherche du contact au K.O. qui brise les mâchoires de ses opposants il est vite appelé « TEIJIKUN = poing meurtrier ».
En combattant chevronné, sa devise était « KARETE IS SENTE = Le Karate, c’est d’abord l’initiative », en opposition totale avec FUNAKOSHI Gishin, d’un tempérament moins belliqueux, qui dira « KARATE NI SENTE NASHI » = il n’y a pas de première attaque en Karate…
Il arrive au Japon en 1917 (donc bien avant FUNAKOSHI) et enseigne, à OSAKA, dans le dojo de son ami Kosei KOHO KUBA (KUNIBA en Japonais), lequel disciple de MABUNI Kenwa, fera la synthèse de ces enseignements en fondant le MOTOBU HA SHITÔ RYU/ SEISHINKAÏ.
Un jour qu’il se promène MOTOBU est attiré par une annonce de combat libre. Un colosse russe (un boxeur professionnel de classe internationale), gagne contre tous les judokas, Jujitska et boxeurs qui lui sont opposés. MOTOBU, 52 ans, relève le défi pour ce qui sera un combat très court. Il esquive d’abord toutes les attaques du champion puis place un coup de paume qui l’étale net pour le compte. Cela fit la une des journaux au Japon, mais avec un certain retard, ce qui fait que le dessinateur, qui n’avait pas rencontré Maître MOTOBU lui fit la tête de FUNAKOSHI, ce qui provoqua la colère de Motobu, vu que Funakoshi ne s’était jamais battu de sa vie.
Il publiera « Ryu kyu Kenpô Karate Jutsu en 1922 et « Okinawa Kenpö Tode Jutsu » un ouvrage technique en 1926. Il ouvre un dojo à Tokyo et aura pour élèves deux « Hanshi » OTHSUKA Hironori, qui était alors le premier assistant de FUNAKOSHI, et HIRONISHI, lesquels rapportent : « MOTOBU était très poli, il insistait sur la conduite morale et semblait désintéressé par l’argent »
Hanshi Hironishi rapporte que, u n jour où FUNAKOSHI et MOTOBU étaient invités chez lui, en compagnie de plusieurs autres Maîtres et pratiquants de hauts niveaux, une discussion passionnée les avait opposés, Funakoshi ne voyant que par les katas et Motobu déclarant que les katas ne valaient rien s’ils n’étaient pas mis à l’épreuve des combats réels. Maître Motobu saisit Funakoshi aux revers, le souleva du sol et le plaqua contre le mur en disant « et maintenant Gishin, montre nous ce que tu fais avec tes kata ! » Funakoshi eût beau se débattre, il ne pût pas se défaire de sa position humiliante et ni lui, ni ses élèves ne pardonnèrent jamais cet affront à Maître Motobu.
En 1932 il visite Honolulu et aura pour élève James MITOSE qui deviendra le pionnier du KENPÔ KARATE à HAWAÏ lequel enseignera à Edmond (Ed.) W. PARKER (American Kenpô).
En 1936, à la demande d’une démonstration pour le tournoi du Butoku-kai (Société de la vertu martiale) dans la ville d’Osaka, MOTOBU, ne parlant qu’okinawaien, demande au conseil des Maîtres d’Okinawa d’envoyer quelqu’un parlant parfaitement japonais, et c’est FUNAKOSHI Gishin, instituteur de profession, qui fût désigné pour venir faire la fameuse démonstration. Sa prestation fut si populaire qu’il fut invité à faire une démonstration de karaté au tournoi de karaté Shinkyokushinkai de 1937. À la suite de quoi, Funakoshi a été invité à enseigner le karaté à l’Okinawan social hall situé dans la ville d’Osaka.
Il commença à retourner à Okinawa en 1936 pour y rester de façon définitive à partir de 1942. Il s’attachera à présenter toujours son KENPÔ KARATE JUTSU sous ses aspects les plus traditionnels et les plus efficaces (notamment à travers le kata MOTOBU NO NAIFANCHI) à base de projections et de Kyushô.
Il reprochera toujours à FUNAKOSHI Gishin d’avoir voulu transformer le Tode d’Okinawa en un Karate-Budo sur le modèle du Judo et du Kendo.
Il décèdera le 2 septembre 1944 à NAHA.
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